Interdiction des filets mono filament en Guinée !

En Guinée, l’usage à grande échelle de filets en mono filament par les pêcheurs artisans est reconnu comme l’une des menaces majeures envers l’environnement côtier.

Pour lutter contre cette problématique un décret publié lundi 3 janvier 2022 interdit l’importation, la fabrication, la distribution, la vente, la détention et l’utilisation des filets de pêche mono filament à nylon en Guinée. Il s’agit d’une des premières mesures sur le sujet prise par le gouvernement de transition mis en place depuis le coup d’état de septembre 2021.

Une grande victoire qui couronne les efforts de M. Moussa Sylla, technicien des pêches au CNSHB depuis 1995, qui dédie de manière exemplaire son travail de terrain à sensibiliser les pêcheurs à utiliser les filets cotons. Moussa s’implique également pour faire participer les acteurs économiques dans les prises de décisions afin de les informer sur les menaces que représentent ces filets de pêche sur les ressources et l’environnement et la recherche de solutions alternatives.

Nous avons travaillé avec Moussa sur la conception du projet Mono lors des ateliers PANORAMA menés à Zanzibar en 2017 par le programme Blue Solutions ; une collaboration de longue date puisque Moussa est point focal Africasaw pour DRDH depuis 2013 dans le cadre des recherches sur les poissons-scies en Afrique de l’Ouest.

Moussa nous avait par ailleurs écrit à ce sujet il y a peu de temps :

« Le pêcheur guinéen ne connaissait pas les filets en matière de mono filament parce que pendant la première République c’est l’Etat qui se chargeait de l’importation des matériels de pêche. Des années d’expérience auprès des acteurs m’a fait remarquer l’utilisation abusive de ces filets de différentes gammes de mailles contre lesquelles il fallait étudier.

Ma participation au Forum régional de l’Afrique en 2016 à Zanzibar m’a éveillé en donnant naissance à un projet STOP MONO IN GUINEA. Les nouvelles autorités de la transition en Guinée ont vu juste et la prise des mesures d’interdiction est venue à temps. Certes, il y a des démarches à faire, mais beaucoup de pêcheurs adhèrent déjà aux nouvelles mesures.

J’en suis très heureux et je remercie les partenaires qui ont appuyé et le gouvernement de la transition qui vient de mettre fin à ces pratiques. »

Bravo Moussa pour ton engagement sans faille et espérons que ces mesures seront mises en œuvre efficacement pour la préservation de la biodiversité en Guinée !
L’avènement de la deuxième République et la libération du commerce en 1984 ont été des facteurs favorisant certaines pratiques destructives des ressources halieutiques en Guinée.

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